Peugeot : le choc à Aulnay, le site fermera en 2014

Le site d’Aulnay-sous-Bois (Seine Saint-Denis), qui emploie 3 000 salariés, arrêtera la production de véhicules en 2014, annonce ce matin le groupe PSA Peugeot Citroën dans un communiqué. Cette décision sonne ni plus ni moins la disparition de l’usine même si le constructeur évoque laconiquement un projet de « revitalisation ». Un plan de départ volontaire sera mis en place jusqu’en 2013.

Dans la tête des 3 000 salariés employés sur le site d’Aulnay, la mort de leur usine était déjà programmée.
Le groupe PSA Peugeot Citroën vient officiellement d’annoncer la nouvelle, par voie de communiqué, juste avant l’ouverture du Comité central d’entreprise extraordinaire qui doit statuer sur la réorganisation de la production.

Production regroupée à Poissy

A Aulnay, site historique, ouvert par la marque Citroën en 1973, puis racheté ensuite par Peugeot, l’activité s’arrêtera bel et bien dans deux ans. D’ici là, l’usine, d’où sort notamment le fameux modèle C3, va progressivement se vider puisqu’un plan de départ volontaire sera engagé jusqu’à mi-2013.
Dans un communiqué, le groupe automobile indique prévoir « un recentrage de la production en région parisienne sur Poissy » et, dit-il, « la revitalisation du site d’Aulnay».

Qu’est ce que cela signifie ? La « revitalisation » est une opération obligatoire pour les grandes entreprises qui engagent un plan de restructuration sur un territoire. Il consiste ni plus ni moins en la réalisation d’actions concrètes visant à limiter l’impact d’une fermeture d’entreprise sur l’ensemble du territoire (reclassement externe dans d’autres établissements, étude de marché, projet d’externalisation etc…). Mais ce programme reste, il faut bien le dire, très formel, et suffit rarement à atténuer le choc social d’une important disparitions d’emploi, comme celle qui attend le site PSA de Seine Saint-Denis.

Néanmoins, le constructeur  envisage de proposer à 1 500 salariés des postes de reclassement en interne et à 1 500 autres des mesures de reclassement dans le bassin d’emploi d’Aulnay.
Comme il l’a fait depuis plusieurs mois, le groupe justifie ce plan de restructuration en invoquant la « baisse des marchés automobiles européens » qui rend « désormais indispensable ce projet de réorganisation » affirme-t-il dans un communiqué.

Marchés automobile en berne cette année

« Il nous permet de dimensionner notre capacité de production à l’évolution prévisible des marchés» ajoute la direction de PSA. En mai, les résultats ont été catastrophiques (-9,5% de ventes de voitures) et les prévisions restent très pessimistes pour la fin de l’année 2012 : le constructeur anticipe ainsi un recul du marché européen de 8% cette année, contre -5% auparavant, et de 10% en ce qui le concerne.

A l’échelle nationale, ce sont 8 000 emplois qui devraient être supprimés, dont 1 500 sur un autre des plus importants sites du groupe, celui de La Janais, près de Rennes (Ille-et-Vilaine).

Avec l’ensemble de ces mesures (1 milliard d’euros d’économies), PSA espère remettre ses comptes à l’équilibre fin 2014.

Dès hier, le gouvernement, par la voix du ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg, a affirmé sa volonté de « tout faire » pour sauver le potentiel de la filière automobile française, et notamment celle représentée par Peugeot et Citroën.

Post author

Laisser une réponse