40 ans et toutes ses denrées

Le marché d’intérêt national (MIN) de Rungis vient de fêter ses 40 ans. Autant d’année que la capitale mondiale du frais nourrit la France et l’étranger. Même si la grande distribution a explosé depuis 10 ans, le MIN résiste et continue d’embaucher.

Le 1er marché du monde regroupe plusieurs million de produits frais. Chaque jour, ce ne sont pas moins de 6 000 tonnes de fruits qui transitent par le MIN, plus de 1,5 million de marchandises par an générant ainsi un chiffre d’affaire de 7,6 milliards d’euros en 2007. Si Rungis est le premier marché mondial c’est avant tout car les français sont de grands consommateurs de produits frais (18 millions de consommateurs potentiels, dont 11 millions en région parisienne). La gastronomie française fait donc recette grâce à de très nombreux producteurs et importateurs. Sur le marché de gros, 50% des acheteurs sont les petits commerçants de magasin ou sur les marchés alors que 15% sont des restaurateurs. De plus, 65% des ventes de Rungis sont destinées à l’Ile-de-France et 10% à l’export. Le MIN c’est également  1.213 entreprises et 12.029 salariés, 30 000 acteurs omniprésents : 10 000 vendeurs et 10 000 préparateurs et transporteurs répartis dans plus de 232 hectares aménagés pour accueillir 10 000 acheteurs qui se déplacent toujours (40% des ventes sont effectuées en livraison). Malgré la crise, les perspectives de travail sont nombreuses si on accepte de travailler de nuit, dans le froid, sans compter ses heures. Néanmoins un débutant gagne entre 1.500 et 1.800€ par mois, soit plus que le SMIC et les possibilités d’évolution sont nombreuses. Un vendeur confirmé gagne entre 60.000 et 100.000€ par an à Rungis.

2. Le MIN résiste à la crise

Le MIN résiste à la crise car les prix agro-alimentaire baissent depuis 4 mois et le budget alimentaire des Français stagne. Les ménages sont donc en droit de se demander pourquoi la baisse des prix ne leur est pas favorable. Selon les responsables du MIN, la responsabilité est celle des distributeurs qui augmentent leurs marges et non des grossistes. Les acheteurs sont de plus en plus à la recherche d’opportunités. D’ailleurs, aucun cours n’est fixé à l’avance, tout se négocie entre acheteurs et vendeurs. Bien sur, la disparition des petits commerces implique de nombreuses pertes qui ne sont pas compensées la grande distribution qui n’achète que les produits très spécialisés en faible volume (10% du CA de Rungis). Pour plus de volume, la grande distribution se rapproche directement des producteurs. Seuls les nouveaux clients permettent au MIN de récupérer l’argent perdu avec le manque de commerçant de détail. Ils représentent 10% du CA de Rungis soit près de 800 millions d’€. Cependant, le marché souffre tout de même, le secteur des fruits et légumes connaît une chute des vente de plus de 20% en ce début d’année à tel point que l’on peut circuler dans les allées du pavillon, exception notable depuis 10 ans. Le marché du poisson s’accroche lui aussi, les pertes en valeurs tentent d’être compensées en volume. Même constat du côté de la volaille, les produits les plus cher souffrent alors on privilégie la vente à la découpe, jugée plus rentable. En résistant à la crise, on ne peut que souhaiter au MIN de Rungis de durer encore 40 ans.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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