Un plan de restructuration engagé par la maison-mère de l’enseigne d’ameublement va donner lieu à 1 900 suppressions de postes et une trentaine de fermetures de sites. La région parisienne est durement touchée.
Après Castorama en début d’année, un autre acteur phare de la distribution française va très sévèrement réduire son maillage territorial : il s’agit de Conforama, enseigne d’origine française, spécialisée dans la vente au détail de mobiliers et produits de décoration intérieure. Le réseau, qui compte un peu plus de 200 magasins, avait été racheté en 2011 par le groupe sud-africain Steinhoff, un gros conglomérat international positionné sur les activités de fabrication et de vente dans le secteur de l’ameublement. Or ce puissant actionnaire navigue depuis deux ans en zone de turbulences après que des suspicions d’irrégularités comptables visant l’ex-PDG Markus Jooste, ont fait chuter le titre de la holding en bourse.
En France, les motifs invoqués pour justifier le lourd « plan de transformation » engagée au sein de sa filiale Conforama reste pourtant d’ordre économique : un communiqué diffusé par l’enseigne fait état « d’une perte cumulée de 500 millions d’euros depuis 2013 » et impute l’ensemble de ces difficultés structurelles aux « mutations profondes du secteur de la distribution et plus particulièrement celui de la distribution spécialisée » dans un contexte où, de surcroît, la concurrence du commerce en ligne a réduit les marges de manœuvre des magasins physiques et introduit une concurrence « exacerbée » sur le marché.
« Les problèmes financiers de Steinhoff mettent en exergue une situation qui n’est pas viable » ajoute le communiqué.
Pour la direction, le retour l’équilibre programmé dans les deux ans passe par un redimensionnement préalable du réseau, lourd programme qui va se traduire par la suppression de quelque 1 900 emplois et la fermeture de 32 sites. Six établissements sont concernés en Ile-de-France, dont deux à Paris même (Etoile et Pont-Neuf). Vont également fermer les magasins de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), Chelles (Seine-et-Marne), Fleury-Mérogis (Essonne) et Vélizy (Yvelines).
En 2018, Conforama a enregistré un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros (hors taxes). Les « mesures fortes et rapides » annoncées par le groupe visent à « assurer la pérennité de l’enseigne et de sauvegarder le plus d’emplois possible sur le long terme ». Si les salariés approuvent sans nul doute cet objectif, les moyens d’y parvenir ont suscité la colère, voire l’incompréhension sur les sites menacés par le plan de restructuration. Des rassemblements spontanés ont eu lieu mardi devant le magasin du Pont-Neuf, pourtant présenté par les dirigeants comme le navire-amiral de la marque en France.