Délocalisations au Stif : Huchon embarrasse Montebourg et…vice versa !

Les 60 emplois d’un centre d’appel du Syndicat des Transports d’Ile de France (Stif) vont être délocalisés au Maroc. Le président du Conseil Régional Jean-Paul Huchon, qui a soutenu cette décision, a été prié par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement Productif, de revoir sa copie.

Voilà une affaire bien embarrassante pour la gauche. L’un de ses chefs de file, Jean-Paul Huchon, qui n’est autre que le président du Conseil régional d’Ile de France, est montré du doigt depuis que le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) a annoncé que la gestion d’un de ses centres d’appels, par lequel transitent les usagers en difficultés sociales, serait confiée à une entreprise située au Maroc.

Des régles européennes trop contraignantes ?

Jusqu’à aujourd’hui, ce service était assuré par Webhelp, une entreprise française qui faisait travailler 60 à 80 personnes, à Fontenay-le-Comte (Vendée) et Saint-Avold (Moselle).
La procédure ayant mené à la perte de ce marché public n’a pu être empêchée par Jean-Paul Huchon qui s’est dit « prisonnier d’une réglementation européenne très contraignante qui ne privilégie pas le critère lié à localisation d’une entreprise dans l’attribution d’un marché public.

Cet argument n’a pas fait mouche dans les oreilles d’Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement Productif, qui, à l’occasion d’une interview donnée sur Europe 1,  a affirmé avoir « dit à Jean-Paul Huchon qu’il était utile de reconsidérer la décision en remettant l’appel d’offres sur le métier de manière à ce que les services publics eux-mêmes ne soient pas prisonniers de règles qui contribuent à délocaliser les emplois ».

Montebourg monte au créneau, Hollande calme le jeu

De son côté, le président François Hollande a choisi la voie de la temporisation : «Je demande à tous les responsables publics d’être très attentifs, chaque fois qu’il est possible, en fonction des règles   qu’il y ait un choix qui puisse être favorable au travail en France » a-t-il dit, ajoutant que « les règles avaient été respectées » dans ce dossier et que ce dernier ne devait donner lieu à aucune « surenchère protectionniste ».

Jean-Paul Huchon a rétorqué en signalant qu’il avait adressé une lettre à Arnaud Montebourg dans laquelle il lui demandait une modification de la loi sur cette question.

Argument balayé par la droite qui, par la voix de Valérie Pécresse, élue du Conseil Régional d’Ile-de-France,  considère que le président régional socialiste était en mesure d’empêcher cette délocalisation en faisant valoir« des critères sociaux suffisamment précis et exigeants » aptes à « privilégier les emplois localisés en France».

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