France Soir : l’opération commando des Robins des Bois de l’information

Un collectif de salariés de France Soir et de la presse a déversé ce matin quelque 100 000 journaux devant l’épicerie de luxe Hédiard, propriétaire d’Alexandre Pougatchev.

D’abord, un rapide rappel des faits : le journal France Soir, en difficultés économiques puis relancé à grand frais en 2010, n’a pas atteint les objectifs très ambitieux de son repreneur Alexandre Pougatchev. Le quotidien est donc aujourd’hui endetté et sous protection judiciaire.

L’actionnaire – et milliardaire – russe a donc décidé d’une action des plus radicales, c’est le moins que l’on puisse dire, à savoir supprimer la version papier à partir de janvier… Et faire de France Soir seulement une version web. Et, surtout, supprimant au passage 89 emplois sur 127 ! En résistance depuis, les salariés du journal, aidés par des confrères, ont décidé de passer la seconde en ce vendredi matin.

2. Hédiard, propriété de… Pougatchev

Opération coup de poing, opération commando, appelez ça comme vous voulez, mais une trentaine de Robins des Bois de l’Information (collectif de salariés de France Soir et de la presse) ont déversé devant l’épicerie de luxe Hédiard quelque 100 000 exemplaires du quotidien…

Pourquoi donc place de la Madeleine, devant précisément Hédiard ? Parce que l’épicerie de luxe en question appartient à un certain… Alexandre Pougatchev.

Une trentaine d’hommes, on l’a dit, plus 3 camions, plus 2 bobines de papier journal d’environ 1 tonne chacune, et le tour était joué.

3. « Pougatchev dégage ! »

Alors qu’une solution doit être trouvée, juridiqement parlant, d’ici moins de deux semaines, un des membres des Robins des Bois en question explique cette action et réaffirme les revendications de son collectif : « Nous voulons tirer la sonnette d’alarme, à 13 jours d’une échéance grave, la mort du titre France Soir […] Cette action devant Hédiard, traiteur de luxe appartenant au jeune milliardaire russe, vise à dénoncer le passage en force que tente Pougatchev en voulant mettre fin à la diffusion papier du journal le 15 décembre, projet délirant qui menace le pluralisme à quelques mois de l’élection présidentielle […] Nous lui demandons d’abandonner son projet, condamné par de nombreux acteurs, salariés, syndicats de salariés et patronaux, le ministère de la Culture, certains élus. Il doit aussi abandonner les licenciements qu’il veut imposer. »

Avant de conclure : « Pougatchev dégage ! » (source : AFP).