La Tour Eiffel coûte-t-elle trop chère aux visiteurs ?

C’est l’avis de la Chambre régionale des Comptes d’Ile-de-France qui pointe une hausse des tarifs de +47% en 2017.

La Dame de Fer est-elle devenue une destination de luxe pour les ménages modestes ? Dans un rapport publié lundi, la Chambre Régionale des Comptes d’Ile-de-France décrypte la gestion du célèbre des monument de Paris, l’un des plus visités derrière la cathédrale Notre-Dame (avant l’incendie de 2019) et la basilique du Sacré Cœur à Montmartre.

Le site, géré par une société publique locale, la SETE (Société d’exploitation de la Tour Eiffel) détenue à 99% par la Mairie, avait connu un pic de fréquentation en 2014 à un peu plus de 7 millions de visiteurs. Au cours des trois années suivantes, le nombre d’entrées a régulièrement baissé pour atteindre 6,1 millions en 2017, année où les prix ont d’ailleurs été augmentés, en fin d’exercice, de + 47% dans le cadre d’un accord de délégation de service public. Il en coûte désormais 25,90 euros pour grimper au troisième étage de l’édifice (contre 17 euros auparavant). Ce gros tour de vis sur les billets les plus vendus (adulte, plein tarif) avait été compensé par des réductions pour les « jeunes 12/24 ans » ( de 14,50 € TTC à 12,50 € TTC) et le public des « 4/11 ans et handicapés » de 8,00 € TTC à 6,30 € TTC, signale toutefois la CRC.

Le renchérissement des tarifs, qui s’est traduit par une hausse mécanique du chiffre d’affaires, devait contribuer à financer un plan d’investissement de 300 millions qui prévoyait notamment la construction d’un centre d’accueil en zone souterraine avec un objectif de visites supplémentaires de + 3 millions. Le projet a toutefois été reporté au profit d’un programme, initié dans l’urgence à la suite des attentats de Paris et Nice en 2015 et 2016, visant à doter la Tour Eiffel d’un « niveau de protection et de sécurité renforcée », rappelle la Cour des Comptes.

Elle pointe donc une revalorisation « des tarifs intervenue fin 2017, sans contrepartie pour les visiteurs ». Et, selon la CRC, la fréquentation du monument s’en ressent : à preuve, une enquête de satisfaction réalisée en 2018 et relayée dans son rapport, indique que plus du tiers des touristes (37%) venus sur place « jugent le prix trop élevé au regard de la qualité de la visite » ; et 29 % du public interrogé renoncent à aller jusqu’au sommet de la Tour « en raison du coût ».

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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