Les transports en Ile de France, premiers facteurs de stress au travail

Selon une étude du cabinet Technologia réalisée en Ile de France, le poids du trajet domicile-entreprise aggraverait l’état de stress des salariés qui utilisent les transports en commun pour se rendre à leur travail. Explications.

Foule, inconfort, grèves, retards, multiplication des correspondances, bruits, cahot et chaos…
L’étude réalisée par le cabinet Technologia, spécialisé dans la prévention des risques professionnels, vient de mettre le doigt sur la réelle incidence des transports en commun sur le moral des troupes parisiennes qui les utilisent le matin pour se rendre à leur travail.
Selon Technologia, qui s’était récemment penché sur la vague de suicide survenue chez France Telecom, 14% des 8 millions de voyageurs franciliens vivent leur temps de trajet comme une contrainte qui alourdit leur charge de stress lors de leur arrivée à l’entreprise.
Premier facteur d’angoisse, le temps de transport qui avoisine en Ile de France les 1h30 de moyenne (contre moins d’une heure aller-retour en province). Une course contre la montre souvent perturbée par des retards multiples occasionnés par les grèves, les embouteillages ou une concomitance improbable des correspondances…
Au boulot, le stress emmagasiné se répercute automatiquement sur la durée des pauses qu’on raccourcit ou sur la journée de travail qu’on rallonge pour rattraper le temps perdu. Effet domino.
L’étude de Technologia interpelle donc sur un des aspect souvent négligé, voire ignoré, de la souffrance au travail qu’elle associe donc, en partie, aux mauvaises conditions créées par le temps – de plus en plus long et stressant – passé dans les transports en commun, « phénomène pouvant comporter des risques psychosociaux, puisqu’il rend les salariés moins énergiques et moins disponibles et qu’il peut jouer sur les facteurs déterminants que sont l’organisation, le management et le sens donné au travail« .

2. Le trafic parisien en chiffres

L’étude du cabinet Technologia met en avant, par des chiffres, les raisons du mal être qui s’est développé dans les transports en commun et le stress généré par les trajets domicile-travail, dorénavant coinsidérés comme « de véritables épreuves alors qu’ils constituaient des temps de pause, auparavant » (cf étude Technologia).
L’allongement en durée et en temps des déplacements est imputable au fait que le trafic de trains n’a augmenté que de 7% depuis 1999 alors que, dans le même temps, le  nombre de voyageurs en Île-de-France a progressé de 25%.
Aujourd’hui, 8 millions de voyageurs franciliens empruntent, de façon quotidienne, un transport en commun. Ils y passent un temps moyen de 1h30 mais certains salariés y restent jusqu’à quatre heures par jour !!
En 2008, 20.000 retards ont été recensés sur la seule ligne A du RER.
A la lumière de ces données et sous la forme d’un manifeste en dix points, l’étude de Technologia alerte les élus en ciblant des cas de figure précis. Elle soumet des solutions concrètes à la bonne volonté des décideurs : la tenue d’un Grenelle des conditions de transports, la création d’un Observatoire du Stress lié aux transports en commun, le développement du covoiturage ou la prise en compte des temps de trajet en cas de déménagement de l’entreprise…

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